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CAQ2022

Publications de la Fédération du québecoise de camping et de caravaning

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CAMPER AU QUÉBEC 2O22 136 Il y a quelques années, je magasinais une nouvelle tente dans un établissement spécialisé et le vendeur, très enthousiaste, tentait par tous les moyens de me vendre les vertus d'une tente bien ventilée et m'affirmait que la ventilation constitue « la solution ultime » au problème d'humidité dans une tente. Pourtant, mes années d'ex- périence de camping en tente me dictaient que la ventilation ne constitue qu'une de plusieurs variables à considérer pour s'assurer d'un environnement confortable, exempt d'un surplus d'humidité. Le pauvre vendeur a finalement été découragé de me voir opter pour une tente dont la conception remontait aux années 1970, mais qui n'a pas d'égal en termes de protection contre l'humidité (voir photos ci-jointes). À la suite d'une revue des tentes actuellement sur le marché, force est de constater que la majorité de celles-ci, bien que très ventilées, font bien piètre figure en termes de leur capacité d'isoler leurs usagers contre l'humidité. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation. Il y a quelques dizaines d'années, de façon générale, les tentes étaient très peu ventilées, ce qui fut malheureusement la source de plusieurs tragédies, alors que des campeurs s'asphyxiaient en utilisant des appareils de chauffage à combustion sans ventilation adéquate. L'industrie a réagi en concevant des tentes dont le niveau de ventilation naturelle est significativement plus élevé, en utili- sant des matériaux de plus en plus légers et dont les formes, plus géodésiques et modernes, certes très esthétiques, sont toutefois peu propices à pallier à la formation d'humidité. Par surcroît, de nombreuses tentes comportent dorénavant une membrane de toit interne pourvue de moustiquaires, qui ne constituent en fait aucune barrière à l'humidité. Aussi bien utiliser une toiture à membrane simple ! La provenance de l'humidité Pour pouvoir être efficace dans la lutte contre l'humidité dans les tentes, il faut tout d'abord comprendre les sources et phénomènes qui se combinent pour contribuer à sa formation : • Le taux d'humidité de l'air ambiant à l'intérieur de la tente a un effet direct sur le niveau de condensation dans cette dernière. Plus le taux d'humidité est élevé et plus la température extérieure est basse, plus vous serez sujets à avoir de la condensation dans votre tente. Le taux d'humidité contenu dans l'air varie en fonc- tion de plusieurs facteurs dont l'activité humaine dans la tente. Par exemple, une personne respirant produira jusqu'à près d'un litre de condensation par nuit. La cuisson des aliments dans la tente produit, elle aussi, beaucoup d'humidité. Ce phénomène tient au fait que le point de rosée est la température la plus basse à laquelle une masse d'air peut être soumise à pression et humidité données sans qu'il ne se produise une formation d'eau liquide par saturation. En-dessous de cette température, le taux d'humidité monte à 100 % et la vapeur d'eau contenue dans l'air se transforme en liquide. La condensation de vos lunettes lorsque vous entrez à l'intérieur constitue le meilleur exemple de ce phénomène. • L'humidité provenant de l'extérieur de la tente, que ce soit sous forme de pluie ou de rosée, aura également un impact sur le niveau d'humidité dans une tente. Il est important de bien comprendre qu'en absence de vent, la rosée de la nuit se dépose verticalement sur les objets. Ainsi, les surfaces horizontales d'une tente, telle que la toiture, sont totalement exposées à la rosée alors que les surfaces verticales le sont beaucoup moins. C'est la raison pour laquelle de nombreux campeurs installent des bâches entre les arbres pour couvrir leur tente et ainsi éliminer l'effet de la rosée sur celle-ci, surtout si le toit de leur tente ne les isole pas convenablement de l'humidité. • Contrairement à la croyance populaire, le fait de chauffer l'in- térieur d'une tente ne fera qu'augmenter la condensation sur ses parois intérieures, à moins que celle-ci ne soit ventilée de façon adéquate. • L'humidité provenant du sol, surtout si celui-ci était déjà humide au moment de monter la tente, aura un impact sur le confort des occupants. Les sols à proximité des étendues d'eau, tels les lacs, sont plus humides et donc plus propices à la formation d'humidité. On s'y a aque ! Pour enrayer dans la mesure du possible cette humidité si néfaste, il faut s'attaquer à la source du problème. La combinaison des trucs et astuces suivants va permettre d'y arriver avec succès : • S'assurer de disposer d'une barrière efficace contre l'humidité au-dessus de vous. Ceci implique de posséder une tente com- portant deux membranes de toit complètes. Éviter à tout prix les tentes dont la toiture interne comporte des moustiquaires. La présence de celles-ci élimine totalement les avantages du double-toit et la barrière thermique que celui-ci offre contre l'hu- midité extérieure. Je vous parle ici par expérience. La différence est énorme ! À titre anecdotique, il m'est déjà arrivé que le simple fait que les deux toits de ma tente se touchent sur une petite surface de quelques centimètres carrés me réveille en pleine nuit et m'oblige à sortir pour tendre certains cordages afin d'assurer une bonne séparation des deux membranes. J'avais immédiatement senti la différence. Si vous possédez déjà une tente comportant cette déficience (très répandue dans les tentes récentes à l'exception des tentes 3 ou 4 saisons et haut-de- gamme), vous n'aurez d'autre choix que de vous rabattre sur Payer un prix fort pour une tente ne la rend pas pour autant apte à protéger ses propriétaires contre l'humidité.

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