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14 CAMPING CARAVANING ÉDITORIAL Paul Laquerre Rédacteur en chef Jusqu'à maintenant, la fermeture des frontières a fortement contribué à persuader nos compatriotes à revoir leurs projets de vacances. La concurrence des plages de la Nouvelle-Angleterre n'existant plus, les régions du Québec ont donc renoué avec une capacité d'attraction depuis longtemps négligée. En théorie, les campings et autres établissements d'hébergement pouvaient donc espérer une saison exceptionnelle. Principal ennemi à la concrétisation de ce rêve, la crainte d'être mis en présence d'une contamination éventuelle par le Coronavirus a refroidi le désir de dépaysement de plusieurs touristes. S'est aussi ajouté à ce frein l'impact économique causé par les mesures de confinement. Les nombreuses fermetures de chantiers, d'usines, de commerces et de restaurants ont créé un déséquilibre financier affectant, directement ou non, une majorité de foyers. Pertes d'emploi, chômage forcé, heures réduites, autant d'exemples ayant fortement impacté les nombreux travailleurs au statut précaire. Malheureusement, lorsque survient une telle situation, le budget consacré aux loisirs devient habituellement le premier levier sur lequel agir pour tenter de ramener le foyer à flot. Aussi, faute d'avoir les moyens de se promener sur tout le territoire, plusieurs se sont vu contraints au seul paysage offert par la destination balconville. D'autres facteurs ont également incité des caravaniers à reporter leur escapades en camping à l'an prochain et d'attendre l'après pandémie. Crainte d'un achalandage dépassant les capacités des ressources d'accueil dans les régions ou d'un accueil incertain de la part de la population des régions voyant arriver un flot de visiteurs perdus comme menaçants et dangereux pour leur santé, il n'en fallait pas plus pour freiner l'ardeur de nombreux touristes. Pourtant, de très nombreux témoignages nous sont parvenus indiquant que toutes ces anticipations négatives avaient été Camper en famille, malgré la Covid largement surestimées. Les caravaniers s'étant aventurés en région ont presque toujours fait preuve d'un grand respect pour leurs hôtes. Si l'on fait abstraction de quelques hurluberlus au savoir-vivre déficient, on peut affirmer que camping et le cara- vaning moderne a atteint un niveau enviable dans l'échelle des comportements responsables. Parmi les raisons qui expliquent ce statut, on peut certes évoquer la hausse du niveau d'éducation et de conscience des caravaniers. Il n'est pas question ici de parler de scolarité, même si le niveau de celle-ci est lui aussi en hausse depuis les années 1960, mais d'éducation, celle transmise en premier lieu par les familles. Comme plusieurs campeurs de première vague, devenus caravaniers par la suite, je fais partie depuis longtemps de ceux qui ont transmis à leurs enfants le goût du plein air façon camping. En plus d'élé- ments comme le respect du territoire des voisins, de la tranquillité et de la propreté des lieux, se sont aussi ajoutées d'autres valeurs comme l'ouverture à autrui, la convivialité et la socialisation. Je vous invite particulièrement à lire avec attention l'article publié en page 20, intitulé De la graine de campeurs. Dany Coulombe nous présente sa famille, une famille de trois générations s'adonnant à ce loisir. Non seulement s'agit-il d'un texte qui rappellera de nombreux moments heureux à nos lecteurs de grande expérience, mais les jeunes familles pourront s'en inspirer pour inculquer en douceur et de façon fort agréable de belles valeurs à leur progéni- ture et les aider à se créer une banque de souvenirs impérissables.

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